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La présence des gauches au parlement permettrait d’appuyer la mise en place de cadres sociaux plus favorables, et de faire pression sur le PS pour le pousser plus à gauche, notamment sur les questions sociales et écologiques. Ce serait l’occasion de défendre, par exemple, l’amélioration de la qualité des services de santé, de l’enseignement, le retour de la retraite à 60 ans à taux plein, la réduction du nombre de centrales nucléaires et l’amélioration des conditions sanitaires et de sécurité dans les centrales, ou encore la validation du mariage homosexuel.
Ce serait également l’occasion de lutter contre les politiques xénophobes et humanicides de la droite et de l’extrême droite, face auxquelles le PS se trouve désarmé et extrêmement concessif. En effet, les élections législatives donneront également l’occasion à l’extrême droite de se rapprocher du pouvoir. Les stratégies d’entée dans le parlementarisme des extrêmes droites européennes, ainsi que leurs convergences ponctuelles avec la droite pour appuyer la mise en place de politiques réactionnaires, nous donnent une indication du danger que ces partis représentent. La convergence UMP/FN, voire MoDem et certains membres du PS, sur les problématiques concernant l’immigration et la répression doit impérativement être contrebalancée par la présence de forces politiques de gauche.
La présence d’une opposition parlementaire de gauche relève ainsi de la nécessité humaniste, et même humanitaire, afin de barrer la route à l’extrême droite. L’intérêt d’une présence des gauches sur le plan parlementaire est donc majoritairement défensif. Il s’agit de constituer une sorte de « bouclier social » afin de contrer les avancées de la droite et de l’extrême droite. Il est néanmoins évident que tout ne se joue pas au niveau des élections.
Il ne faudra pas attendre de miracle de la part du gouvernement ou du parlement. Ce n’est pas parce que l’on réussira à bloquer l’avancée de l’extrême droitisation sur le plan législatif, ou même à faire passer quelques mesures de gauche que la situation pourra véritablement s’améliorer. Les lois et de décrets ne sont en effet que le reflet déformé de la structuration des idéologies et des phénomènes d’hégémonie présents dans la société.
La démocratie, le parlement, l’Etat, ne constituent pas le lieu du pouvoir politique, mais plutôt son relai. Le véritable pouvoir politique se joue ailleurs, dans les rapports de force, les capacités d’imposer des décisions dans les conflits sociaux. Il se joue, par exemple, lorsque que la classe capitaliste contraint les travailleurs à se faire exploiter sous la menace de la délocalisation et du chômage, ou à l’inverse, lorsque les travailleurs décident de bloquer la production et par conséquent le taux de profit des entreprises. Il se joue encore lorsque dans un quartier ou une résidence, le propriétaire décide d’augmenter les loyers et laisse pourrir les lieux, et quand les locataires décident de faire la grève des loyers jusqu'à ce que les propriétaires décident de faire les travaux ou de ne pas augmenter les loyers.
La démocratie, l’Etat et la loi ne sont donc pas des principes absolus, ce sont des outils de domination pour les oppresseurs ou de protection pour les révoltés. En cela, une présence de gauche au parlement pourrait permettre de préserver certains dispositifs juridiques de protection sociale. Mais il ne faut pas se leurrer, ce n’est pas la présence de la gauche dans l’appareil d’Etat qui permettra de réelles avancées sociales. S’ils ne sont pas coordonnés avec un mouvement social combatif, les gouvernements et les parlements resteront impuissants s’ils doivent faire face aux capitalistes. Si nous souhaitons des avancées réelles, il faudra dans la foulée des élections lancer un 3ème tour de lutte sociale !
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L’austérité qui vient !
Malgré toutes les promesses d’amélioration de la situation sociale faites par Hollande, nous ne nous ferons pas d’illusions sur sa capacité à faire face au monde de la finance. Tout comme Mitterand en 82, ou encore ses homologues internationaux Clinton et Blair, il ne fait nul doute que François Hollande et son gouvernement réviseront bien vite leur programme social, et se feront les accompagnateurs d’une politique de rigueur et d’austérité déjà entamée par le gouvernement Sarkozy. Pire encore, déjà durant sa campagne, François Hollande, après s’être déclaré adversaire du monde de la finance, s’était empressé d’aller rassurer les financiers de la City, et avait déclaré que « Les riches n’ont rien a craindre ! ». Il ne s’agit donc pas, à ce niveau, d’un recul pragmatique à contre cœur, mais d’une politique d’austérité clairement assumée.
Le changement social ne se fera pas par les urnes !
Nous avons expliqué dans les articles précédents que le changement social ne se jouerait pas dans les urnes, au niveau de l’Etat, du parlement, de la législation, et que par conséquent, nous n’attendions que peu de choses de cette élection, si ce n’est dégager Sarkozy et toute sa bande de capitalistes cyniques. En effet, le pouvoir réel ne se situe pas au niveau de l’Etat, mais au niveau des lobbies industriels et financiers. Les politiques identitaires, xénophobes et les logiques protectionnistes et liberticides sont des outils au service de la classe dominante afin de monter les gens les uns contre les autres, et de détourner leur attention des conflits fondamentaux qui opposent la qualité de la vie à la quantité d’argent sur le compte en banque. C’est face à ce pouvoir, cette classe sociale dont l’Etat n’est que l’instrument, qu’il faut s’organiser.
Construire une opposition de gauche au gouvernement Hollande !
L’enjeu majeur de ces élections était d’en appeler à la construction d’une dynamique combative de lutte sociale. En effet, seul une dynamique de lutte sociale permettra de rétablir un rapport de force favorable au mouvement social contre les classes dominantes. Ce sera donc l’occasion de constater si le Front de Gauche et les Verts se cantonnent à une posture électoraliste, ou s’ils en appellent à déborder le cadre électoral pour contribuer à la lutte sociale. Ce sera l’occasion de voir si les électeurs ne sont effectivement que des électeurs, s’ils continuent à attendre l’arrivée d’un sauveur providentiel, ou s’ils sont capables de prendre en main leur existence et de se mobiliser réellement au-delà du cadre électoral. Nous attendons ainsi les militants et surtout les électeurs du Front de Gauche et des Verts dans l’intégralité des luttes sociales à venir : luttes contre les plans de licenciements, la casse du droit du travail, pour la réduction du temps de travail et le partage du travail entre tous, contre le nucléaire, pour le développement des énergies renouvelables, pour la réquisitions des logements vides, contre les expulsions de sans-papiers, contre les centre de rétention, contre le racisme et les discriminations, contre la montée du sécuritarisme et de la répression, contre la destruction du système de santé et de protection sociale, contre la destruction de l’éducation, contre la dette et les plans d’austérité!
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