-
Par pensée-critique le 11 Mars 2012 à 08:38
I LES DROITES
UMP
La politique de l’UMP à été un désastre durant 5 ans et le programme proposé pour les élections de 2012 s’inscrit dans la continuité de ce qui a précédé. Il s’agit de poursuivre son entreprise de casse sociale, sa logique de légitimation de la xénophobie, son écologisme de surface qui ne fait absolument pas illusion et qui menace l’ensemble de la biodiversité, tout cela pour faire quelques cadeaux aux riches. Il n’y a, dans ce programme, aucune perspective d’amélioration de la situation présente. Ce parti est véritablement dangereux. S’il continue d’être au pouvoir, la situation va vite devenir invivable pour de plus en plus de personnes. Sarkozy et sa clique de capitalistes cyniques doivent dégager pour de bon !
FN
Nous avons déjà rédigé, il y a quelques mois, un article détaillé intitulé l’extrême droite contemporaine, où nous expliquions en détail pourquoi le FN représente une impasse et une imposture. Quiconque ne s’est pas arrêté au discours démagogique de marine lepen, mais a pris la peine de regarder son programme, constate qu’a part quelques mesures en faveur du service publique, dont on doute qu’elles seraient mises en application, il s’agit d’un véritable programme de droite, un programme d’exploitation des travailleurs en faveur du patronnât. Que pourrait-on attendre d’une héritière de multimillionnaire. On constatera aussi que le FN n’a rien perdu de sa xénophobie. A moins d’être nostalgique des conditions de vie des travailleurs du XIXème siècle, il n’y a rien à espérer de ce parti. Nous le répèterons encore, le FN cherche à exalter la haine des pauvres travailleurs et chômeurs français envers les étrangers, tout cela pour redonner le pouvoir à une bourgeoisie nationale déshéritée par la mondialisation économique. Le FN défend sa posture bourgeoise par l’idée du mérite. Le patronnât gagne beaucoup parce qu’il est méritant, les ouvriers sont moins méritants et gagnent donc moins. Quelle hypocrisie de la part d’un parti à la tête duquel se trouve une héritière à qui l’on a donné toutes les cartes pour arriver là, et où une personne exerçant une profession intellectuelle se retrouve cadre en quelques semaines, alors que des ouvriers militants de longue date n’y parviennent quasiment jamais. Pire encore, le FN se veut apparaître aujourd’hui comme un parti Républicain, mais continue en coulisses de se revendiquer de l’OAS (organisation armée secrète), une organisation terroriste qui avait pour but d’abattre la république de De Gaulle afin de poursuivre la guerre d’Algérie. Il contient également dans ses rangs des adorateurs du reich, des anciens du GUD et d’Occident qui continuent d’entretenir des liens avec les groupuscules d’Ultra Droite. Voici la preuve que le FN est loin d’être aussi fréquentable que ce qu’il essaie de faire croire. Si l’UMP est un parti dangereux, le FN est encore bien pire. Quand bien même on souffre de la crise ou de l’insécurité, il est difficile de comprendre ce qui peut justifier le fait de soutenir ce parti abominable !
MODEM
Un bon petit parti de centre droite apparemment humaniste et se prétendant au dessus des clivages politique gauche/droite. Voici l’image du MoDem que François Bayrou tente de donner. Mais il ne faut pas être dupe. Une politique au-delà des clivages gauche/droite, cela n’existe pas. François Bayrou, en bon héritier des traditions de politique pragmatique, et notamment du Blairisme, tente de jouer sur l’image du politicien responsable, défenseur de la vérité, de la raison pure et logique. Mais on connaît bien la logique du Blairisme. Le parti travailliste de Tony Blair, pourtant issu de la gauche, et dont s’inspire également le PS, a été bien plus libéral que ses prédécesseurs. Sous prétexte d’une logique d’émancipation vis-à-vis des déterminismes de classe et communautaires, la politique de Blair a été une véritable entreprise de casse sociale et de restauration des vieux déterminismes de classes, avec toutes ses inégalités et ses injustices. Le programme économique du MoDem est bien un programme de droite, un programme néolibéral. Il s’agit d’une politique de gestion de crise et d’austérité.
Mais à la différence de Sarkozy et de sa politique cynique et décomplexée, François Bayrou représente la vieille droite conservatrice, la droite des valeurs, du retour à l’ordre moral. Cependant, la conception de la morale de la droite humaniste, qui est héritée du catholicisme, comprend de sérieuses limites. La morale catholique est une morale qui se projette dans l’universel, et nie les différences historiques, biographiques, sociales et culturelles. Elle s’impose à ceux qui ne partagent pas les conditions de vie favorables de ceux qui tentent de la promouvoir ou de l’imposer. Autrement dit, ceux qui s’enrichissent dans la société capitaliste vont imposer leurs règles de « bonne conduite » à ceux qui s’y appauvrissent. C’est une conception qui tente de justifier la misère, et de réprimer à la fois les manifestations de refus de ces conditions de vie intolérables, et les comportements « immoraux » de survie.
Enfin, une politique basée sur la croissance avant tout ne peut être écologique, quand bien même on prendrait en compte les efforts constatables dans le programme du MoDem. La problématique écologique, lorsqu’elle est vraiment prise au sérieux, ne se limite pas à une sorte de capitalisme vert, mais implique une réduction drastique des activités humaine et une réorientation de la production vers la durabilité maximale. Ainsi, le MoDem, en dépit de ses bonnes intentions, s’inscrit dans la logique des accompagnateurs du capitalisme transnational et de la dégénérescence globale.
votre commentaire -
Par pensée-critique le 11 Mars 2012 à 08:35
II LES GAUCHES
PS
Peut-on encore dire que le PS est socialiste ? Tout dépend de ce que l’on entend par socialiste. Si l’on pense que le socialisme consiste dans la prédominance du social sur l’économique, alors non, le PS n’est pas socialiste. Le PS est favorable à un libéralisme social, c'est-à-dire à quelques aménagements sociaux permettant au libéralisme de continuer sa route. Il s’agira de taxer en douceur quelques taux de profits élevés, afin de permettre au capitalisme de ne pas s’effondrer, ou disons, de ralentir son effondrement. C’est une politique de gestion de crise et de récession. Le PS fait preuve de démagogie dans son discours lorsqu’il se prétend du coté des gens contre le monde de l’argent. François Hollande se pose en adversaire du monde de la finance devant les caméras, et s’empresse en coulisse de rassurer les cartels financiers. De plus, la gestion politique des mairies, des départements et des régions, a encore une fois démontré la tendance à la droitisation du PS, ainsi que son manque de courage politique. On a ainsi vu le PS dérouté face à la politique de la droite relative à la mise en place des résidences sociales, véritables centres crypto-pénitenciers.
On a aussi pu constater, d’une part, le silence et l’inactivité du PS vis-à-vis de la montée actuelle du FN, et d’autre part, son hésitation en ce qui concerne le fait d’agir en faveur de la réquisition des logements vides pour les familles sans-papiers lors des plans grand-froid. Si, au niveau des mairies et des collectivités locales, le PS est incapable de se positionner contre la politique anti-sociale et xénophobe de l’Etat, se contentant de le dénoncer comme seul coupable et décidant de fermer les yeux, il ne fait nul doute qu’il fera de même au niveau international, qu’il reculera vis-à-vis du monde de l’économie et de la finance. François Hollande et son gouvernement auraient-ils au moins le courage de rétablir le départ à la retraite à 60 ans ? On en doute vraiment !
Par contre, il est certain que le PS fera de nombreux efforts pour favoriser le développement des divertissements culturels en tout genre.
C’est ce manque de courage politique, cette incapacité à s’attaquer sérieusement aux problèmes fondamentaux qui se posent à l’humanité, qui rendra également la politique du PS en matière d’écologie limitée et inefficace. Ce n’est pas en se limitant au développement de l’industrie des énergies renouvelables ou de l’isolement thermique de l’habitat, et en proposant une faible réduction de la part de l’énergie nucléaire, que nous repasserons en dessous du seuil de l’empreinte écologique avant que n’arrivent des catastrophes irréversibles. La politique du PS n’apportera pas de véritables avancées. Le seul intérêt d’une éventuelle élection du PS résiderait dans le fait de gagner du temps pour construire une opposition de gauche un peu plus consistante que ce qu’elle est aujourd’hui.
Pour finir, nous évoquerons la dimension antidémocratique qu’a pris le PS, en ce qui concerne les consignes données aux maires du parti de ne pas donner de signature aux candidats des autres partis notamment de gauche. Cette stratégie de victoire s’oppose directement à la conception démocratique selon laquelle les idées doivent pouvoir s’exprimer librement. Cela signifie que la stratégie de conquête du pouvoir passe avant l’expression des convictions politiques. Le PS s’est ainsi trahi en dévoilant son véritable visage !
EE les Verts
Les Verts développent un programme écologique encore quelque peu timide, mais lucide et cohérent, qui s’articule de mieux en mieux avec une posture de progrès social. Ils se positionnent ainsi en dignes représentants du mouvement Altermondialiste. Nous regretterons tout de même qu’ils ne développent pas un plan concret de lutte contre les pratiques d’obsolescence programmée dont nous serions curieux de connaître les possibilités d’application. Nous regretterons aussi que les Verts se cantonnent toujours à une tradition institutionnelle et une politique libérale. Nous pouvons comprendre sa logique institutionnelle, les Verts étant un parti qui s’est construit en lien avec de nombreux réseaux associatifs et de nombreuses initiatives de volontarisme individuel, allant dans le sens d’un développement de pratiques et de modes de vies qualitativement différents du modèle occidental dominant. Nous comprenons aussi les raisons qui motivent les Verts à se diriger vers une sorte de libéralisme moralisé, de capitalisme à visage humain, plutôt que d’adopter une posture antilibérale et anticapitaliste. Ces raisons se trouvent moins dans une sorte de rationalité politique que dans la structure de classe sociale propre aux militants des Verts et à son électorat. A quelques exceptions près, il s’agit majoritairement de personnes issues de classes moyennes, travaillant dans le champ culturel et scientifique. On pourrait également parler de l’influence du libéral-libertaire Dany Cohnbendit. De ce fait, les préoccupations principales des Verts ne sont pas celles de l’élimination de la logique concurrentielle sur le plan économique, de l’adoucissement de la lutte pour l’existence. C’est dommage !
Front de Gauche
« L’Humain d’abord !», « Prenez le pouvoir !», voici les deux principaux slogans de la campagne électorale du Front de Gauche. Mais qu’est ce que cela signifie ? Y a-t-il un contenu derrière ces énoncés ou s’agit-il de coquilles vides ?
« L’Humain d’abord ! », d’accord, mais après quoi ? L’argent, les intérêts des multinationales et du monde de la finance ? C’est une évidence, et nous ne étendrons pas encore une fois sur ce sujet ! La Nature, la biodiversité ? Évidemment non ! Le programme du Front de Gauche sur le plan de l’écologie est significatif d’une prise de conscience (tardive ?) du fait que l’Homme est partie prenante de la biodiversité, qu’il ne peut vivre sans elle, et qu’il est par conséquent nécessaire pour les socialistes de penser l’écologie comme une problématique au cœur de la réflexion sociale. Cependant, malgré tous ses efforts au niveau de l’écologie, le Front de Gauche reste dans l’incapacité de se résigner à une sortie rapide du nucléaire, notamment du fait que le PCF oppose des résistances à ce sujet. A croire que la catastrophe de Fukushima ne leur a rien appris. Cette catastrophe ne peut se limiter à des problèmes de sécurité dans les centrales. De plus, et quand bien même on arriverait à rendre les centrales totalement fiables (idée qui prend aujourd’hui un caractère chimérique), reste le problème, encore non résolu, du traitement des déchets nucléaires. On se contente de les enfouir dans le sol, en attendant une solution providentielle venant de la science. De nombreux sites ne sont de plus pas balisés, et on ne sait pas si ceux qui le sont aujourd’hui le seront encore d’ici 100 ou 200 ans. On s’expose, et on expose surtout ceux qui viendront après nous, au danger de contamination radioactive des organismes, des sols et des eaux. Si encore le Front de Gauche proposait d’engager immédiatement un vaste programme de recherche scientifique de traitement des déchets nucléaires, qui aboutisse à des solutions rapides et efficaces, peut-être pourrait-on envisager la possibilité de discuter sur l’avenir du nucléaire. Mais ce n’est, hélas, pas le cas aujourd’hui.
Ensuite, « L’Humain d’abord », mais quel humain ? Est-ce l’humain considéré sur le plan purement fonctionnel, qui a besoin de boire, de manger, de dormir, de se loger, de se soigner, ou est-ce l’humain considéré a la fois sur le plan physiologique et culturel. Il y a en effet différentes manières de manger, de boire, de dormir, propres aux différentes cultures. La vie d’une personne ou d’une société, de plus, ne se limite pas à ces fonctions élémentaires. Sur ce point, le discours que Jean-Luc Mélenchon développe, et oppose notamment au FN, est quelque peu rassurant. Il contrebalance en partie le passé conservateur et raciste du PCF, notamment envers les travailleurs migrants. Contrairement à la logique du PS, le Front de Gauche a engagé une campagne poussée contre le FN, et contre toutes les formes de racisme et de discriminations. La conception de la laïcité du Front de Gauche, qui s’oriente vers la liberté culturelle, est significative d’une démarche d’ouverture et de respect de l’autre, qui dissone avec les autres versions de la laïcité du centre et de la droite, qui traduisent davantage au mieux l’effacement des différences, au pire, une manière déguisée de valoriser un certain conservatisme religieux.
Il n’empêche que le programme politique du Front de Gauche reste essentiellement législatif, pour ne pas dire réformiste. Il s’agit de créer une « VIème République », de rédiger une nouvelle constitution, de promulguer des lois, des décrets, de développer des cadres institutionnels nouveaux, plus favorables aux petites gens ; ce qui est très bien, mais comporte une limite assez claire. A quoi bon créer des cadres institutionnels à tout va s’ils ne correspondent pas à une pratique sociale effective ? Et si une telle pratique en rupture avec la domination sociale et culturelle du capital existe effectivement, quelle est elle ? Quels en sont les traits significatifs ? A quoi bon appeler les gens à prendre le pouvoir, vouloir donner le pouvoir au peuple, si l’on ne met pas en avant ce qui le constitue comme fondamentalement de gauche, ce qui le distingue qualitativement des élites capitalistes ? A quoi cela peut-il aboutir si ce n’est à la résurgence de structures de pouvoir analogues ?
Le Front de Gauche, héritier lointain d’une tradition léniniste, aujourd’hui heureusement pacifiée, reste dans une logique de parti de masse. Cela signifie qu’il considère toujours les militants comme une avant-garde éclairée chargée de diriger les masses, et fonctionne sur une logique de délégation, que l’on constate notamment lorsque l’on compare le nombre d’adhérents, qui financent les partis du Front de Gauche sans jamais se rendre sur le terrain, et le nombre de militants véritablement actifs. Cependant et heureusement, il n’y a aujourd’hui pas de « masse » à diriger. Nous ne sommes plus à l’époque du Parti Communiste rayonnant et du puissant mouvement ouvrier. A cette époque, il y avait dans la classe ouvrière une véritable culture, une véritable autonomie qui s’opposait radicalement à la domination de la classe capitaliste. Elle est loin l’époque ou le PC revendiquait plus de 100 000 militants, et plusieurs centaines de milliers d’adhérents, ou il faisait des meetings de plusieurs dizaines de milliers de personnes et plus de 20 % au premier tour des élections. Aujourd’hui, le PCF est obligé de s’allier à d’autres forces de gauche afin de se maintenir. Il ne faut par conséquent pas se leurrer sur l’engouement actuel autour du Front de Gauche. Une grande partie de son succès ne provient pas de son programme ou de son activité, mais du phénomène charismatique qui s’est développé autour de Jean-Luc Mélenchon. Bien que nous ne doutions pas de ses bonnes intentions, il se retrouve entraîné, ainsi que l’intégralité du Front de Gauche, dans un processus à risque. En effet, dès qu’un personnage charismatique émerge et devient le socle d’une opposition politique, la survie de l’organisation dépend de plus en plus de lui. Lorsque le chef se retire, l’organisation centralisée autour d’un leader charismatique se retrouve généralement embarquée dans des luttes de pouvoir intestines et des scissions récurrentes qui finissent pas la disloquer complètement. De plus, la prise de pouvoir se révèle inefficace sans l’activité d’une population autonome. Les seules alternatives dans ce type de situation résident soit dans l’abandon du pouvoir, soit dans l’exercice d’une politique répressive. Sur la question du pouvoir, le Front de Gauche devrait ainsi abandonner sa logique léniniste et s’inspirer par exemple, de la manière dont les mouvements écologistes et altermondialistes ont réussi, à partir de l’appui sur un vaste réseau associatif, ainsi que sur une logique de volontarisme, à influer d’abord sur les pensées et les pratiques quotidiennes de nombreuses personnes, pour finalement rendre leurs problématiques incontournables sur le plan politique. Le développement d’un programme écologiste au sein des organisations de gauche représente ainsi une victoire du mouvement écologiste. Au lieu de se poser comme un corps intermédiaire entre l’Etat capitaliste et les gens, de flatter et de plaindre ces derniers comme étant les innocentes victimes du système, et au final de devenir une structure autoritaire et dirigiste les maintenant dans l’impuissance et la délégation constante du pouvoir, le Front de Gauche devrait également accorder davantage d'attention au développement de l’autonomie. Pour cela, il suffirait de s’intéresser davantage aux expériences des mouvements libertaires, des Maoïstes Français, ou encore de celles de l’auto-organisateur Américain Saul Alinsky. Ces expériences constituent en effet un héritage historique incontournable. Elles ont accordé beaucoup d’importance à ce que pensent et font les gens. Elles ont cherchées à leur donner la parole plutôt que de parler en leur nom, et ont également œuvré dans le sens de la construction d’une capacité d’auto-affirmation, de résistance et d’auto-organisation. Ainsi, si elles veulent vraiment construire une société socialiste ou communiste, les organisations du Front de Gauche devraient davantage s’intéresser aux apports des mouvements d’émancipation, plutôt que de se complaire dans la posture arrogante de l’organisation de masse qui méprise ces mouvements sous prétextes que ceux-ci ne recueillent pas l’adhésion électorale d’une partie importante de la population.
Lutte Ouvrière
Il n’y a que peu de choses à dire sur LO. Il s’agit d’un bon programme social allant dans le sens du travail, quelle que soit l’origine ethnique des travailleurs, contre le capitalisme industriel et financier. LO défend entre autre la reconstruction d’un service public de qualité, et développe la posture la plus progressiste, parmi les partis politiques représentés électoralement, sur la question des régimes de retraites, qui consiste dans l’alignement sur les régimes les plus favorables (37.5 annuités et départ à 60 ans). Il est néanmoins dommage que la réduction du temps de travail hebdomadaire ne figure pas dans leur programme. LO défend également le contrôle démocratique des entreprises par les travailleurs, qui constitue une étape importante du processus d’émancipation et d’autonomie, largement laissé pour compte par une grande partie de la gauche au profit de la délégation du pouvoir. Un paradoxe flagrant apparaît d’ailleurs sur la question de l’autonomie au regard du fonctionnement interne de LO. Il s’agit d’une organisation de type « vieux léninisme », fortement centralisée, doctrinaire, disciplinaire et sacrificielle. L’engagement dans LO est une forme de sacerdoce. Le militant doit vouer sa vie au parti et sacrifier le reste : loisirs, vie sociale, vie familiale. Mais le plus préjudiciable en ce qui concerne la posture de LO reste son positionnement sur la question écologique. Le social passe d’abord, la question écologique ensuite. Comme si la vie sociale ne dépendait pas des conditions écologiques, comme s’il n’y avait pas d’urgence climatique, ni épuisement des ressources non renouvelables, ni de déchets nucléaires qui s’accumulent et dont nous ne savons que faire. Comme si la pollution dans les villes n’était pas génératrice de problèmes de santé. Comme si la pollution et l’usage de pesticides dans l’agriculture n’était pas dangereuse pour les travailleurs agricoles et n’influait pas sur la qualité de l’alimentation. Sur ce point, LO s’enferme dans une posture idéologique complètement dépassée selon laquelle l’écologie serait une préoccupation petite-bourgeoise. C’est un tord ! Il est évident que si l’on ne s’empare pas de la question écologique, il n’y a que la bourgeoisie qui va s’y intéresser, et de ce fait, elle restera une préoccupation bourgeoise. Sur ce point, LO est à la traîne par rapport au reste de la gauche, car même le PCF a fini, certes de manière excessivement tardive, à s’y intéresser.
NPA
Le NPA est la seule organisation politique représentée aux élections qui ait réussi a synthétiser l’ensemble des revendications de progrès social qui ont émergées à travers l’histoire récente de l’humanité, du mouvement ouvrier prenant ses origines au XIXème, au mouvement écologique et Altermondialiste des années 90-2000, en passant par les luttes pour l’émancipation des années 60-70.
En partant du constat que le capitalisme a entraîné des effets désastreux au niveau social comme écologique, le NPA compte parmi les premières organisations de gauche à avoir reconnu les limites naturelles de la planète et du productivisme, et à avoir réfléchi à une conciliation possible entre progrès social et écologisme. Il s’est ainsi affirmé, au sein du NPA, un courant qui prend le parti de ne pas choisir entre social et écologie, mais de les concilier dans une opposition radicale au capitalisme. Ce courant se nomme Ecosocialisme. Il est notamment porté par le philosophe Michael Lowy. Partant également du constat que le socialisme bureaucratique fut également un échec tant en Russie qu’en Chine ou à Cuba, le NPA s’intéresse également aux réflexions des mouvements libertaires sur la démocratie autogestionnaire et l’autonomie des mouvements d’opposition. Partant encore du constat des limites rencontrées par les mouvements d’émancipation des années 60-70, le NPA tente de donner un second souffle à ces mouvements, et s’intéresse également à l’héritage laissé par les penseurs de l’émancipation et de la subjectivité, comme le prouve l’ouvrage posthume et inachevé de Daniel Bensaïd, malheureusement décédé (Le spectacle, stade ultime du fétichisme de la marchandise). Il y a, dans ces efforts, de quoi sauver le socialisme de l’impasse dans lequel il s’est retrouvé au XXème siècle. L’écosocialisme libertaire qui est en germe au sein du NPA et dans d’autres mouvements ou organisations se situant hors du champ électoral, représente l’alternative encore non réalisée de l’histoire, l’expérience qui soit à tenter après que tout le reste ait déjà échoué.
Néanmoins, le NPA est un parti en pleine reconstruction après la dissolution de la LCR, l’arrivée de militants aux expériences nouvelles, puis le départ de certains courant, notamment de l’ancienne tendance bureaucratique électoraliste droitière qui a constitué la Gauche Unitaire et à rejoint le Front de Gauche, ou encore la Gauche Révolutionnaire, groupuscule Trotskyste extrêmement doctrinaire.
De plus, le NPA manque encore de cohérence et de maturité. Il est aujourd’hui composé de jeunes et de vieux militants aux expériences, aux visions et aux pratiques très différentes. Il y a ainsi un effort de synthèse et d’assimilation a poursuivre au sein du NPA qui ne pourra se réaliser qu’avec le temps, la maturation et l’ouverture d’esprit.
Il est fort dommage qu’il n’y ait pas eu d’effort plus poussé au niveau de l’élaboration du programme pour les élections de 2012, que ce soit sur le plan social ou écologique. Bien qu’un programme très élaboré puisse apparaître rigide et fermé, il aurait suffi de dire que toutes les mesures seraient soumises à la décision démocratique, et non appliquées de manière autoritaire. Le NPA aurait ainsi pu démontrer sa consistance politique, son intelligence, et faire preuve de plus de crédibilité. Mais l’important dans la situation actuelle n’est pas le programme.
La France, dans l’état actuel des choses, est un pays ingérable. Elle est ingérable en fonction de l’hégémonie du capitalisme au niveau local comme international. Pour que quelque chose soit possible ici, il est également nécessaire que les choses évoluent ailleurs, d’où les postures internationalistes du NPA.
Mais l’impossible gestion de la France n’est pas la seule raison qui pousse le NPA à adopter une posture non gouvernementale. En vertu de ses positions libertaires, le NPA n’est pas un parti de gouvernement, mais un parti qui vise le développement d’une capacité autonome et combative des populations exploitées, opprimées, fragilisées, et réduites aujourd’hui à l’impuissance. Sa volonté de supprimer la fonction présidentielle s’inscrit dans l’idée de donner le pouvoir aux gens, de remplacer le gouvernement par un modèle décisionnel collectif et autogestionnaire. La fonction présidentielle n’est qu’une vieille réminiscence monarchiste, l’expression d’un besoin réactionnaire d’incarner l’autorité suprême dans un personnage charismatique. Ainsi, la société pourrait très bien s’en sortir en remplaçant le « corps physique du roi », l’arbitraire d’un chef charismatique, par l’expression démocratique directe.
L’internationalisme opposé au Socialisme dans un seul état ; la démocratie directe et la suppression de la fonction présidentielle opposées à la dictature bureaucratique et autocratique ; l’attention portée au développement de l’autonomie des populations opprimées opposée à la posture d’avant-garde arrogante du parti détenteur de la vérité révolutionnaire absolue ; toutes ces positions constituent autant de signes d’une maturation de la réflexion socialiste, ainsi que de son potentiel de dépassement des échecs du vieux marxisme-léninisme.
Le terrain de prédilection du NPA n’est donc pas le champ électoral. C’est un parti de militants, contrairement par exemple au PCF, qui est davantage un parti de cotisants et de cadres. La logique du NPA réside dans l’intervention dans les luttes sociales. La preuve en est que ce sont le plus souvent les militants du NPA que l’on retrouve dans l’ensemble des luttes sociales : pour la défense des sans-papiers, le droit au logement, le droit des femmes, contre le nucléaire, les plans de licenciements massifs, et dans l’ensemble des mouvements sociaux contre les réformes anti-sociales de l’Etat Français. Contrairement à de nombreuses organisations de gauche, le NPA ne cherche pas à se joindre à ces luttes pour en prendre le contrôle mais pour y favoriser le développement de l’auto-organisation.
En dépit de tous ces progrès, la limite principale du NPA aujourd’hui réside dans sa incapacité d’influer, comme ce fut le cas du mouvement écologique et altermondialiste, au niveau du développement, ou au moins de la valorisation, de pratiques de la vie quotidienne qualitativement différentes, qui se démarqueraient de la culture capitaliste et occidentale. Leur développement constituerait pourtant la base d’un changement révolutionnaire dirigé vers l’amélioration véritable de la condition humaine et la préservation de la nature. C’est donc sur ce point que les militants du NPA devraient travailler s’ils souhaitent mener à bien ce projet.
votre commentaire -
Par pensée-critique le 11 Mars 2012 à 08:14
III LES OUBLIETTES
Nous ne parlerons pas en détail de certains partis tels que « République Solidaire » de De Villepin, « CAP 21 » de Corinne Lepage, « Debout la République » de Dupont-Aignan, « Solidarité et progrès » de Cheminade, ou encore du plus sympathique Gérard Gautier, le candidat de « Blanc c’est exprimé ». « République Solidaire » de De Villepin ne diffère pas grandement du programme de Sarkozy ou de Bayrou. Les seules spécificités notables sont la destruction de l’Université et son remplacement par des pôles d’excellence, ainsi que la mise en place d’un revenu minimum de citoyenneté de 850€, s’accompagnant d’un impôt « symbolique »( !?). « CAP 21 » est la démonstration qu’il existe une écologie de droite, c'est-à-dire consistant à sauver la planète et le capital par l’appauvrissement des petites gens. « Debout la République » de Dupont-Aignan est une sorte de mixture intermédiaire entre le FN et l’UMP, dont il ne peut rien sortir de bon. Que dire de « Solidarité et progrès », le parti des zinzins de l’espace de Cheminade, qui développe par exemple des idées absurdes comme le fait que toute la misère du monde viendrait d’un complot mondial orchestré par la couronne d’Angleterre. Le candidat le plus intéressant des oubliés est sans conteste Gérard Gautier, militant depuis 1989 pour la reconnaissance du vote blanc et le non cumul des mandats. Cependant, cette perspective de reconnaissance du vote blanc apparaît quelque peu absurde. Historiquement, le vote blanc n’a pas été instauré comme un vote de protestation, mais comme un vote d’indécision se rangeant du coté de la majorité. Nous savons que le vote blanc et l’abstention sont instrumentalisés par les politiciens depuis de nombreuses années, l’un et l’autre étant assimilés tantôt à une forme de protestation contre l’ensemble de la politique, tantôt comme une forme d’indécision favorable à la majorité triomphante. Si l’on redonnait son sens historique au vote blanc, il n’est pas sur que l’abstention puisse représenter un point de vue protestataire, et il est certainement plus probable qu’elle soit qualifiée de paresse. Ainsi, il n’y aurait aucun moyen de faire reconnaître les postures de grand refus. Faudrait-il alors militer pour la reconnaissance d’une sorte de « vote noir », d’un vote qui ne se range pas derrière la majorité mais s’exprime contre tout ce qui est proposé en politique ? Où faudrait-il plutôt axer sur la dimension positive, c'est-à-dire permettre aux gens d’exprimer leur position spécifique, ne correspondant à aucune des postures politiques représentées ?
votre commentaire -
Par pensée-critique le 2 Mars 2012 à 10:04
« Si la démocratie est le pire régime après tous les autres, la « démocratie réelle » est le pire régime après la démocratie représentative et tous les autres. »
La démocratie représentative ne représente pas ce que pensent les gens. La plupart du temps, les gens votent pour un parti en fonction d’une ou deux mesures qui leur semblent importantes, au détriment du reste du programme. On est ouvrier et on vote pour un parti qui promet de lutter contre la délocalisation de l’usine. Un parti le propose, mais il propose également la casse du service public. Alors tant pis, on aimerait garder le service public, mais on veut d’abord garder son emploi. On est enseignant, et on vote pour le parti qui va défendre une amélioration de l’enseignement. Mais on est aussi écolo, et le parti pour lequel on vote ne défend pas le développement des énergies renouvelables. Tant pis, on considèrera que l’éducation est plus importante que l’écologie. On est écolo, et on vote pour le parti qui défendra le développement des énergies renouvelables. On trouve ce parti trop libéral, alors que l’on a une conscience sociale et solidaire. Tant pis, l’écologie passera avant tout. Ainsi, les gens sont souvent obligés de « choisir » entre les intérêts liés à leur situation professionnelle et ceux liés à l’avenir de la société, entre le développement économique, social, culturel et écologique.
« A l’attente d’un sauveur providentiel, nous opposons la prise en main de nos existences. »
Les partis politiques, pour se faire élire, vont proposer des mesures très éloignées de leur conception fondamentale. Ces mesures ne figurent dans les programmes que pour séduire un électorat qui n’adhère pas particulièrement à ses conceptions fondamentales. Il s’en suit plus d’insatisfaction que de satisfaction, ainsi qu’une tendance à la mise à l’écart et une incitation à la passivité des gens. On vote stratégiquement pour le moins pire en attendant le sauveur providentiel. Mais celui-ci ne vient jamais, et on passe son temps à bougonner devant son poste TV. Au final, les partis ne se mettent que très peu en cause, n’évoluent guère. Ils continuent de défendre la ligne politique qui leur permet de gagner leur électorat, et se maintiennent grâce à la peur des extrémismes. On s’enferme dans un consensus néolibéral UMP PS dont personne n’est satisfait, mais que l’on continue de mettre au pouvoir. Ce consensus ne reflète qu’un système d’intérêts dominants, mais pas la synthèse de ce que pensent les gens. Or il est fort à parier que si l’on demandait aux gens de s’exprimer sur chaque point programmatique plutôt que de choisir entre des politiques générales, ce qui ressortirait des urnes serait sensiblement différent.
« Au dirigisme de quelques uns, nous opposons la mobilisation de l’intelligence collective. »
Il n’y a guère que les élitistes, ayant ou désirant avoir la main mise sur le pouvoir, et considérant les gens comme incapables et bêtes, pour tenir aujourd’hui à la démocratie actuellement en place, et pour s’opposer à une possible amélioration de la démocratie. Nous considérons au contraire que la société regorge de personnes possédant potentiellement l’intelligence et les connaissances nécessaires pour fonctionner et s’organiser, à tous les niveaux, sans le besoin d’une instance autoritaire chargée de les diriger. Ainsi, nous n’avons pas besoin d’un gouvernement qui prenne les décisions, mais, tout au plus, d’un processus démocratique amélioré de concertation entre les gens et les spécialistes, et d’une structure administrative chargée de l’application des décisions élaborées démocratiquement.
Changements à apporter pour améliorer la Démocratie
- Les Partis politiques n’auront plus pour tâche d’exercer le pouvoir, mais de contribuer avec les syndicats et les associations, à animer le débat public.
- Les mesures, les lois et les projets seront votés par les gens eux-mêmes.
- La décision démocratique s’opèrera en trois temps : débat et vote sur les orientations générales, élaboration des plans d’application, débat et vote des plans d’application.
- L’Etat sera remplacé par une simple structure administrative chargée de la mise en œuvre des décisions démocratiques.
Cette administration n’aura donc aucun pouvoir décisionnaire, et ses membres seront révocables et soumis à un contrôle démocratique serré, dans le but de garantir la mission de service publique de l’administration contre les éventuels abus de pouvoir qui pourraient y avoir cours, l’instrumentalisation politique qui en serait fait ou l’émergence d’un pouvoir technobureaucratique.
- Des comités de recherche interdisciplinaires seront constitués afin de dégager des modalités concrètes d’application des décisions démocratiques.
Ces comités seront en liens avec des associations de société civile. Dans le but de limiter l’effet d’autorité des experts, plusieurs groupes de recherche seront constitués.
- Pour les cas d’urgence (séisme, raz de marée, catastrophe nucléaire) on pourra élire des comités spéciaux chargés d’intervenir dans ces types de situations.
Il n’aura aucun pouvoir la majeure partie du temps, et n’interviendra qu’en cas de catastrophe. Les membres de ce comité seront renouvelés régulièrement et révocables à tout moment, si ce n’est peut-être, lors des cas d’urgence.
- Par soucis d’égalité, d’équité et de diversité d’opinion, il faudra limiter l’effet de domination économique des grands partis.
La question de la distribution des moyens de campagne, des espaces d’affichage, des temps de parole, pour être véritablement démocratique, ne devrait pas être simplement posée en termes d’égalité, mais davantage en termes d’équité. La raison est que les gros partis, ceux qui exercent régulièrement le pouvoir au niveau local, régional ou national, font la démonstration quotidienne de leur politique. Ainsi, lors des campagnes, les petits partis devraient disposer au moins d’autant (sinon de plus) de moyens, de temps et d’espace. Tout ceci aurait pour but de permettre la circulation du pouvoir, et ainsi de contrer les effets de cristallisation qui se mettent en place avec le temps et la monopolisation qui en est faite aujourd’hui.
- Pour éviter qu’une domination de la majorité n’écrase les minorités, les décisions devront être prises par les personnes concernées.
Par exemple, la question du mariage homosexuel ne devrait concerner que la communauté homosexuelle, les questions alimentaires devraient être posées dans la considération des régimes spécifiques, qu’ils soient médicaux, culturels, éthiques ou religieux.
votre commentaire -
Par pensée-critique le 21 Février 2012 à 09:16
« Si la démocratie est le pire régime après tous les autres, la « démocratie réelle » est le pire régime après la démocratie représentative et tous les autres. »
« Au dirigisme de quelques uns, nous opposons la mobilisation de l’intelligence collective. »
« A l’attente d’un sauveur providentiel, nous opposons la prise en main de nos existences. »
I Quelques constats sur la démocratie représentative et le sens du vote
II REFAIRE LA DEMOCRATIE
1 Poser les questions de société
2 Décider
3 Appliquer les décisions
4 Elaborer des plans concrets d’application
5 Les cas d’urgence ?
III LIMITES ET APPORTS DE LA DEMOCRATIE REELLE
1 Tout changer pour ne rien changer ?
2 Développement d’une capacité des gens, du sens de la communication, de l’autonomie et de la responsabilité
3 La démocratie réelle n’aboutit pas mécaniquement au Socialisme
4 Pouvoir, capital et résurgence de la domination économique ?
5 Partis politiques et limitation du pouvoir
6 Despotisme de la majorité ou respect de minorités ? Réflexion sur l’implication des gens dans les processus de décision
7 Risque de surcharge
8 Du temps de travail en période décisionnelle
9 Risque que la raison technico-formelle prenne le pas ?
IV CONCLUSION
I QUELQUES CONSTATS SUR LA DEMOCRATIE ET LE SENS DU VOTE
Dans la démocratie représentative, qu’il s’agisse des villes, des communes, des régions, du parlement, du gouvernement ou de l’Europe, chaque parti propose à travers son programme une politique générale, qui se décline en de nombreuses propositions sur l’économie, le social, la culture, l’éducation, le logement, la santé, l’environnement, la sécurité. Bien souvent d’ailleurs, les programmes politiques se composent d’un centre névralgique et d’un ensemble de propositions annexes, secondaires, qui ne sont présentes que par démagogie, dans le but de séduire un électorat spécifique, n’adhérant pas aux conceptions centrales d’un part. Ces propositions n’ont finalement pour but que de permettre aux partis d’accéder au pouvoir.
Les gens votent le plus souvent non en fonction d’une adhésion à un programme politique dans son ensemble, mais en fonction d’une ou deux propositions qui les intéressent, qui constituent pour eux quelque chose de prioritaire par rapport aux propositions des autres partis. On constate aussi que certains votent soit en fonction de phénomènes charismatiques, c'est-à-dire plus pour la personnalité du candidat que pour son programme, soit par sanction, ou encore par stratégie du moins pire, c'est-à-dire, dans ces deux cas, « contre » un ou plusieurs partis. Mais dans tous les cas, à part les gens qui sont totalement acquis à une conception politique donnée, jamais on ne se prononce en faveur de l’ensemble d’une politique. Pourtant, on la subit durant plusieurs années. On aimerait le plus souvent ne pas être limité au choix entre une politique insatisfaisante et le simple refus protestataire. On aimerait, par exemple, pouvoir voter pour des propositions émanant de partis différents en ce qui concerne l’économie, le social, l’écologie, la sécurité.
Nous partons ainsi du constat que le vote dans la démocratie représentative n’a que peu de sens, que la démocratie représentative ne représente pas ce que pensent les gens. Il serait nécessaire, pour que le résultat du vote démocratique représente vraiment ce que pensent les gens, que ceux-ci puissent déterminer ce programme eux-mêmes, en délibérant de celui-ci point par point. Il faudrait alors supprimer les élections de candidats au gouvernement, et les remplacer par des délibérations collectives sur des actions politiques précises. L’Etat ne serait plus le lieu du gouvernement. Il deviendrait alors une simple structure administrative, sans pouvoir politique ou décisionnel, et sans autre but que celui d’appliquer les décisions prises collectivement.
Il n’y a guère que les élitistes, ayant ou désirant avoir la main mise sur le pouvoir, et considérant les gens comme incapables et bêtes, pour tenir aujourd’hui à la démocratie actuellement en place, et s’opposer à une possible amélioration de la démocratie.
Nous considérons au contraire que la société regorge de personnes possédant potentiellement l’intelligence et les connaissances nécessaires pour fonctionner et s’organiser, à tous les niveaux, sans le besoin d’une instance autoritaire chargée de les diriger.
II REFAIRE LA DEMOCRATIE
Nous avons précédemment évoqué quelques axes pour la mise en place d’une démocratie réelle. Il faudra remplacer les élections de candidats par des votes sur chaque point programmatique spécifique. L’Etat sera dépossédé de ses fonctions gouvernementales, il ne sera plus qu’une simple structure d’application des décisions démocratiques. Le parlement sera également remplacé par des assemblées accessibles à tous.
Trouver une forme de démocratie plus avancée suppose de prendre en compte la détermination des problèmes qui se posent et les objectifs que l’on se donne, l’élaboration des plans d’action pour y parvenir, et la mise en application de ces décisions. Cependant, les gens devraient être consultés, que ce soit au niveau de la détermination des problématiques politiques, des mesures à mettre en œuvre, ou des lois à adopter, et disposer d’une possibilité de contrôle sur la mise en application des décisions.
1 Poser les questions de société
Dans la Démocratie réelle, les partis politiques n’auront plus pour vocation l’exercice du pouvoir. Leur activité consistera simplement à développer et diffuser des idées, présenter des mesures, et animer le débat public. Néanmoins, ces activités sont aussi celles de nombreuses associations et collectifs. Il se pourrait alors que les partis coexistent avec, ou se dissolvent dans, ce type d’organisations. Il est néanmoins difficile d’imaginer la suppression des partis politique au sens large, c’est à dire de regroupements de personnes autour de conceptions communes et s’organisant pour défendre leurs intérêts. Les convergences de positions persisteront nécessairement, ainsi que la dynamique des Hommes à se regrouper et à agir. Ainsi, on constaterait davantage une évolution de la forme et de l’activité des partis, plutôt que leur disparition. On observerait aussi plus de porosité dans les appartenances politiques.
2 Décider
Les mesures, les lois et les projets seront votés par les gens eux-mêmes. Ce qui implique, par exemple, la suppression du parlement tel que nous le connaissons et son remplacement par des assemblées ouvertes à tous, dans lesquelles ces projets seront débattus avant délibération. Les décisions à prendre concerneront la mise à l’ordre du jour de certains sujets, les conclusions que l’on en donne, et le choix d’un plan concret d’application. Chaque projet politique respectera ces étapes et sera donc le fruit d’un suivi démocratique à chaque étape significative de son avancée.
3 Appliquer les décisions
L’Etat, le gouvernement, le pouvoir exécutif, seront remplacés par une administration efficace chargée de la mise en œuvre des décisions démocratiques. Cette administration n’aura donc aucun pouvoir décisionnaire, et ses membres seront révocables et soumis à un contrôle démocratique serré, dans le but de garantir la mission de service publique de l’administration contre les éventuels abus de pouvoir qui pourraient y avoir cours, l’instrumentalisation politique qui en serait fait ou l’émergence d’un pouvoir technobureaucratique.
4 Elaborer des plans concrets d’application
En ce qui concerne l’élaboration des plans d’application des mesures démocratiques, des comités de recherche interdisciplinaires seront constitués. Ces comités seront en liens avec des associations de société civile. Dans le but de limiter l’effet d’autorité des experts, plusieurs groupes de recherche seront constitués et mis en concurrence les uns avec les autres (ce ne sera pas une concurrence pour l’accès à l’existence, comme cela est le cas dans la société capitaliste, mais une concurrence à la création d’une situation qualitativement meilleure). Cette pluralité de comités concurrents permettra la circulation des savoirs scientifiques, et contribuera à déterminer ce qui est scientifique de ce qui relève de l’ineptie. La durée des recherches sera à déterminer démocratiquement. Elle devra néanmoins être suffisamment longue pour être consistante, et suffisamment courte pour que les gens se sentent toujours concernés. A la date butoir, les propositions programmatiques des comités seront soumises au vote et ensuite mis en application par l’administration.
5 Les cas d’urgence ?
Il faudra envisager une solution pour les cas d’urgence (séisme, ouragan, raz de marée, catastrophe pétrochimique et nucléaire, etc.). On pourra éventuellement élire un comité spécial chargé de décider dans ce type de cas. Il n’aura aucun pouvoir la majeure partie du temps, et n’interviendra qu’en cas de catastrophe. Les membres de ce comité seront renouvelés régulièrement et révocables à tout moment, si ce n’est peut-être, lors des cas d’urgence.
III LIMITES ET APPORTS DE LA DEMOCRATIE REELLE
1 Tout changer pour ne rien changer ?
La première limite perceptible de la démocratie réelle serait le fait de tout changer pour ne rien changer. C'est-à-dire que les changements formels n’entraineraient pas de changements substantiels. La structure idéologique et culturelle de la société, ainsi que la répartition des postures politiques, se trouveraient inchangées. A cette première objection, il convient de répondre que la forme et la substance sont bien souvent interdépendantes. Ainsi, un changement de la forme du pouvoir impliquerait certains changements au niveau de la pratique de la démocratie et des contenus politiques qui s’y développent.
2 Développement d’une capacité des gens, du sens de la communication, de l’autonomie et de la responsabilité
A travers la démocratie réelle se ferait tout d’abord l’apprentissage d’une capacité, en l’occurrence, d’une capacité des gens à décider du devenir de leur monde, d’une capacité à construire leur société, à faire de leur propre histoire. La démocratie réelle permettrait également de renouer avec une communication véritable et de la développer. La communication ne se résumerait alors pas à un phénomène marchand, visant à annoncer l’existence d’une chose et à produire une attraction envers celle-ci. Elle impliquerait et favoriserait les phénomènes de reconnaissance interpersonnels et les démarches réflexives critique de recherche de vérités au-delà des idées reçues. Enfin, du fait de la dissolution du gouvernement et de son remplacement par la délibération collective, la Démocratie Réelle serait le lieu d’apprentissage de l’autonomie et de la responsabilité collective. On ne sera plus dans la situation de désigner un dirigeant dont on sait qu’il ne résoudra pas les problèmes de la société, contre lequel sera dirigée une insatisfaction passive, mais néanmoins confortable. On sera dans le contexte d’une société en débat avec elle-même. Chacun sera confronté à l’expérience de se déterminer soi-même, de prendre ses décisions en connaissance de cause et d’assumer ce à quoi elles engagent. Il y aura ainsi une chance que le vote prenne un autre sens que celui de la démocratie de marché, dans laquelle il ne se résume le plus souvent qu’à des simples questions de préférence existentielle.
3 La démocratie réelle n’aboutit pas mécaniquement au Socialisme
Bien entendu, même si la Démocratie Réelle comporte bien des éléments empruntés Fédéralisme Anarchiste ou au Communisme de Conseil, même si elle remplace « le gouvernement des hommes par l’administration des choses », n’aboutira pas mécaniquement au Socialisme, même sous ses versions les plus diverses. Les socialistes de toutes les tendances devront continuer à lutter pour défendre leurs positions. Mais ils le feront dans un contexte quelque peu différent. Dans le contexte d’une société confrontée à elle-même, et non plus une société asservie par une instance officiellement autoritaire, vers laquelle sont tournées les colères et les désirs de prestige et de pouvoir. Dans un contexte où la décision à été prise de se défaire d’une structure faussement démocratique, organisée pour servir les intérêts des élites industrielles et financières et non ceux des gens. Dans un contexte ou seul un véritable élan collectif aura été capable de se défaire de l’ancien système et de produire un mode de fonctionnement plus adapté aux besoins des gens en termes de démocratie. Les socialistes devront donc lutter dans un contexte qui leur est plus favorable que celui de la démocratie représentative, dans un contexte ou auront été posées de nombreuses bases contenues dans leurs revendications.
4 Pouvoir, capital et résurgence de la domination économique ?
Cependant, le fait que le pouvoir décisionnel soit déplacé de l’Etat à la société civile ne préserve pas la démocratie de l’hégémonie des classes économiques dominantes. Ainsi, il se pourrait que la bourgeoisie s’empare du pouvoir politique car elle disposerait, comme elle en dispose aujourd’hui, des moyens financiers permettant de mettre en place une propagande de masse efficace. Les gens voteraient toujours « librement », mais à travers ce vote, on ne ferait que constater, comme on le constate aujourd’hui, l’influence diffuse des classes dominantes.
5 Partis politiques et limitation du pouvoir
Pour éviter qu’un parti ou qu’un groupe de partis ne s’installe et ne s’accapare le pouvoir, il sera nécessaire de repenser la question des financements des partis politiques et la distribution du temps de parole, notamment en période de campagne. La question de la distribution des moyens de campagne, des espaces d’affichage, des temps de parole, pour être véritablement démocratique, ne devrait pas être simplement posée en termes d’égalité, mais davantage en termes d’équité. La raison est que les gros partis, ceux qui exercent régulièrement le pouvoir au niveau local, régional ou national, font la démonstration quotidienne de leur politique. Ainsi, leur pratique fait en quelque sorte office de démarche explicative d’une grande partie de leur programme. Quand aux petits partis, ils se retrouvent souvent disqualifiés par méconnaissance, du fait que leurs positions sont méconnues et qu’ils n’exercent pas une fonction administrative, l’un étant lié à l’autre. Il se dessine un cercle vertueux du pouvoir pour les grands partis et un cercle vicieux de mise à la marge pour les petits partis. Ainsi, lors des campagnes, les petits partis devraient disposer au moins d’autant (sinon de plus) de moyens, de temps et d’espace. Il serait juste que les moyens financiers attribués aux partis soient plafonnés à un certain seuil, qui serait soit égal pour tous, soit déterminé de manière inversement proportionnelle à leurs victoires électorales. Une instance indépendante aurait la charge de collecter un ensemble de contributions et de les redistribuer de manière équitable, d’équilibrer les temps de parole et les espaces d’affichage. Cette répartition pourrait, par exemple, s’organiser de la manière qui suit : le dernier parti vainqueur devrait avoir un temps et occuper un espace 2 fois inférieur à son concurrent direct et au précédent parti vainqueur, 3 fois inférieur au précédent second et 4 fois inférieur à celui des autres partis. Tout ceci aurait pour but de permettre la circulation du pouvoir, et ainsi de contrer les effets de cristallisation qui se mettent en place avec le temps, et la monopolisation qui en est faite aujourd’hui.
6 Despotisme de la majorité ou respect de minorités ? Réflexion sur l’implication des gens dans les processus de décision
Dans une démocratie réelle, il se pourrait aussi la majorité puisse exercer une domination sur les minorités. Le fait que l’ensemble des gens décide directement de tous les problèmes politiques pourrait aboutir à un empiètement sur le respect des différences. Ce serait une forme de tyrannie qui aurait pour conséquence une homogénéisation de la population en fonction de la majorité. Pour contrer cela, on pourrait dire que les décisions devront être prises par les acteurs concernés, et que les questions qui impliquent une réponse dans la diversité devront être appliquées de manière proportionnelle. Par exemple, la question du mariage homosexuel ne devrait concerner que la communauté homosexuelle, les questions alimentaires devraient être posées dans la considération des régimes spécifiques, qu’ils soient médicaux, culturels, éthiques ou religieux. A l’inverse, la question de l’implantation d’une centrale nucléaire ne devrait pas être posée à l’échelle d’une ville, d’une région, d’un Etat, mais à une échelle mondiale. La raison en est que le risque encouru par la possibilité d’une catastrophe technologique, ou par l’impossibilité de traiter les déchets, est un risque qui s’applique au niveau mondial. Il existe bien des différences d’intensité du risque. On n’est pas exposé de la même manière à proximité d’une centrale ou d’une zone d’enfouissement des déchets nucléaire que si l’on se trouve à l’autre bout de la planète. On ne peut donc pas imposer la présence d’une centrale à une population qui n’en veut pas. Ainsi, si l’on décide qu’une centrale peut s’installer, il faudra que son emplacement soit déterminé en fonction des localités prêtes à encourir ces risques. Il faudra permettre aux gens qui ne veulent pas les encourir de déménager gratuitement et leur retrouver un emploi similaire là où ils déménageront. Ce schéma d’autorisation mondiale et de volontarisme local pourra se décliner à d’autres problématiques liées aux complexes technologiques et industriels.
7 Risque de surcharge
Il existe un risque de surcharge lié à la mise en place de la démocratie réelle. On entend souvent que les gens n’auraient pas la motivation de se déplacer toutes les semaines au bureau de vote. Dans ce cas, la démocratie réelle devra être mise en place par étapes. Contrairement à certaines tendances autogestionnaires, nous pensons qu’il est préférable qu’elle soit d’abord mise en place au niveau global, plutôt qu’au niveau local. La raison est que les décisions les plus importantes, que ce soit à partir de l’époque des Etats Nation, et bien plus à l’ère de l’interdépendance mondialisée et du risque environnemental et technologique majeur, sont prises à des échelons globaux et non locaux, tandis qu’elles ont un impact direct sur les différentes localités. Le local n’a pas prise sur ce qui se passe ailleurs mais en subit les conséquences. Ainsi, il y a de nombreuses décisions qui nécessitent une concertation globale, sans quoi elles restent le fruit des intérêts particulier d’une petite élite disposant de moyens d’intervention à grande échelle.
8 Du temps de travail en période décisionnelle
Travailler à temps plein ne permet pas de prendre le temps de la réflexion nécessaire à une décision aussi importante que celle des grands projets concernant l’avenir d’une société. Disposer de temps libre serait nécessaire pour se donner la possibilité de réfléchir, de lire, de s’informer, de s’exprimer, de communiquer, d’assister et de participer aux différents meetings et débats publics. L’activité professionnelle devrait ainsi être réduite de manière conséquente à l’approche des périodes délibératives afin que les gens puissent avoir une conception avancée du sujet dont il est question, de ses enjeux, de ses limites et des différentes possibilités qui s’offrent à eux.
9 Risque que la raison technico-formelle prenne le pas ?
Il existe un risque que la raison instrumentale, technique et formelle continue de s’imposer comme forme et outil de la domination dans une société où le pouvoir aurait été donné aux gens. Par la pratique quotidienne de certaines activités ne prenant en compte que l’adéquation des moyens par rapport aux fins, comme c’est le cas dans le travail organisationnel et stratégique, nous aboutirions à une sorte de technocratie diffuse. Ce serait une société où le pouvoir dépersonnalisé ne s’articulerait plus qu’autour de la technique et des règlements, où, au fond, on ne débattrait que sur des questions concrètes et formelles, et où l’on considèrerait comme sans valeur et superflue la discussion des questions éthico-philosophiques.
Ce risque pourrait tout d’abord être contrebalancé par le fait que malgré tous leurs efforts, les sociétés technobureaucratiques ne sont jamais parvenues à empêcher que ces types d’interrogations n’émergent. Elles les ont parfois reportées, discréditées, niées, neutralisées, ou réprimées, mais ces interrogations ont toujours resurgies soit lorsque les régimes en place parvenaient à réaliser le bien être et la pérennité de la société, soit lorsqu’ils se trouvaient dans l’incapacité de les assurer.
Il le serait ensuite parce que nous nous trouverions dans une situation où les gens devraient déterminer eux-mêmes leurs buts, leur devenir. Ils ne se les verraient plus imposés par aucun gouvernement, ni aucun complexe industriel ou financier. Ils auraient à prendre des décisions sur des aspects multiples de l’existence qui engageraient nécessairement l’interrogation des présupposés culturels et éthico-philosophiques. Ils devraient non plus seulement se poser la question du comment faire, mais aussi du pourquoi le faire, et par conséquent, interroger le sens qu’ils donnent à leurs actions. De plus, la démocratie n’aboutirait pas nécessairement à une forme de pensée unique. Elle pourrait, au contraire, favoriser la décristallisation des structures idéologiques. Ainsi, la question du « pourquoi » sera toujours à poser.
Néanmoins, il se peut très bien que durant certaines périodes, les questions éthico-philosophiques puissent être écartées, mises à la marge, exclues du débat politique. Pour se prémunir de ce danger, la solution pourrait être le développement d’une culture, d’institutions et d’une éducation allant dans le sens de la valorisation des interrogations philosophiques.
IV CONCLUSION
Si, dans certains de ses aspects, la démocratie réelle ne ferait que refléter des structures de pouvoir diffuses et cristallisées, il est fort à parier qu’elle apporterait également des changements qualitatifs sans précédents, que ce soit en terme d’autonomisation, de communication et d’implication des gens dans la réalisation d’un monde qui se fait pour le moment malgré eux, et même souvent sans eux. Les contenus et les mesures politiques prises seraient également modifiés. Les industriels et les banquiers cesseraient de dicter leur loi. Les moyens de productions pourraient enfin servir les gens et non plus les desservir. Des mesures écologiques sérieuses pourraient enfin être prises, et non bafouées continuellement dans des simulacres de sommets mondiaux. La démocratie réelle ne sera pas pire que la démocratie représentative et le consensus social-libéral qui s’est installé depuis plusieurs décennies, elle apportera même beaucoup plus en terme d’évolution, d’innovation et de créativité que la démocratie actuelle n’en a apportée jusque là. S’il est évident qu’elle n’aboutira pas, par elle-même, à une situation idéale, elle constituera néanmoins un cadre plus favorable pour se diriger vers des changements sociaux pour l’instant bloqués par la nécessité de choisir entre le programme du centre gauche et de la droite. Ce sera ensuite la tâche des forces progressistes de peser sur le cours des choses, comme c’est déjà le cas aujourd’hui, pour réparer les dégâts causés par la domination et entraîner la société vers une amélioration constante de la qualité de l’existence.
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique