-
Elections présidentielles 2012 - réflexion sur les partis représentés / III les oubliettes
III LES OUBLIETTES
Nous ne parlerons pas en détail de certains partis tels que « République Solidaire » de De Villepin, « CAP 21 » de Corinne Lepage, « Debout la République » de Dupont-Aignan, « Solidarité et progrès » de Cheminade, ou encore du plus sympathique Gérard Gautier, le candidat de « Blanc c’est exprimé ». « République Solidaire » de De Villepin ne diffère pas grandement du programme de Sarkozy ou de Bayrou. Les seules spécificités notables sont la destruction de l’Université et son remplacement par des pôles d’excellence, ainsi que la mise en place d’un revenu minimum de citoyenneté de 850€, s’accompagnant d’un impôt « symbolique »( !?). « CAP 21 » est la démonstration qu’il existe une écologie de droite, c'est-à-dire consistant à sauver la planète et le capital par l’appauvrissement des petites gens. « Debout la République » de Dupont-Aignan est une sorte de mixture intermédiaire entre le FN et l’UMP, dont il ne peut rien sortir de bon. Que dire de « Solidarité et progrès », le parti des zinzins de l’espace de Cheminade, qui développe par exemple des idées absurdes comme le fait que toute la misère du monde viendrait d’un complot mondial orchestré par la couronne d’Angleterre. Le candidat le plus intéressant des oubliés est sans conteste Gérard Gautier, militant depuis 1989 pour la reconnaissance du vote blanc et le non cumul des mandats. Cependant, cette perspective de reconnaissance du vote blanc apparaît quelque peu absurde. Historiquement, le vote blanc n’a pas été instauré comme un vote de protestation, mais comme un vote d’indécision se rangeant du coté de la majorité. Nous savons que le vote blanc et l’abstention sont instrumentalisés par les politiciens depuis de nombreuses années, l’un et l’autre étant assimilés tantôt à une forme de protestation contre l’ensemble de la politique, tantôt comme une forme d’indécision favorable à la majorité triomphante. Si l’on redonnait son sens historique au vote blanc, il n’est pas sur que l’abstention puisse représenter un point de vue protestataire, et il est certainement plus probable qu’elle soit qualifiée de paresse. Ainsi, il n’y aurait aucun moyen de faire reconnaître les postures de grand refus. Faudrait-il alors militer pour la reconnaissance d’une sorte de « vote noir », d’un vote qui ne se range pas derrière la majorité mais s’exprime contre tout ce qui est proposé en politique ? Où faudrait-il plutôt axer sur la dimension positive, c'est-à-dire permettre aux gens d’exprimer leur position spécifique, ne correspondant à aucune des postures politiques représentées ?
-
Commentaires