-
Par pensée-critique le 18 Mai 2012 à 13:52
La présence des gauches au parlement permettrait d’appuyer la mise en place de cadres sociaux plus favorables, et de faire pression sur le PS pour le pousser plus à gauche, notamment sur les questions sociales et écologiques. Ce serait l’occasion de défendre, par exemple, l’amélioration de la qualité des services de santé, de l’enseignement, le retour de la retraite à 60 ans à taux plein, la réduction du nombre de centrales nucléaires et l’amélioration des conditions sanitaires et de sécurité dans les centrales, ou encore la validation du mariage homosexuel.
Ce serait également l’occasion de lutter contre les politiques xénophobes et humanicides de la droite et de l’extrême droite, face auxquelles le PS se trouve désarmé et extrêmement concessif. En effet, les élections législatives donneront également l’occasion à l’extrême droite de se rapprocher du pouvoir. Les stratégies d’entée dans le parlementarisme des extrêmes droites européennes, ainsi que leurs convergences ponctuelles avec la droite pour appuyer la mise en place de politiques réactionnaires, nous donnent une indication du danger que ces partis représentent. La convergence UMP/FN, voire MoDem et certains membres du PS, sur les problématiques concernant l’immigration et la répression doit impérativement être contrebalancée par la présence de forces politiques de gauche.
La présence d’une opposition parlementaire de gauche relève ainsi de la nécessité humaniste, et même humanitaire, afin de barrer la route à l’extrême droite. L’intérêt d’une présence des gauches sur le plan parlementaire est donc majoritairement défensif. Il s’agit de constituer une sorte de « bouclier social » afin de contrer les avancées de la droite et de l’extrême droite. Il est néanmoins évident que tout ne se joue pas au niveau des élections.
Il ne faudra pas attendre de miracle de la part du gouvernement ou du parlement. Ce n’est pas parce que l’on réussira à bloquer l’avancée de l’extrême droitisation sur le plan législatif, ou même à faire passer quelques mesures de gauche que la situation pourra véritablement s’améliorer. Les lois et de décrets ne sont en effet que le reflet déformé de la structuration des idéologies et des phénomènes d’hégémonie présents dans la société.
La démocratie, le parlement, l’Etat, ne constituent pas le lieu du pouvoir politique, mais plutôt son relai. Le véritable pouvoir politique se joue ailleurs, dans les rapports de force, les capacités d’imposer des décisions dans les conflits sociaux. Il se joue, par exemple, lorsque que la classe capitaliste contraint les travailleurs à se faire exploiter sous la menace de la délocalisation et du chômage, ou à l’inverse, lorsque les travailleurs décident de bloquer la production et par conséquent le taux de profit des entreprises. Il se joue encore lorsque dans un quartier ou une résidence, le propriétaire décide d’augmenter les loyers et laisse pourrir les lieux, et quand les locataires décident de faire la grève des loyers jusqu'à ce que les propriétaires décident de faire les travaux ou de ne pas augmenter les loyers.
La démocratie, l’Etat et la loi ne sont donc pas des principes absolus, ce sont des outils de domination pour les oppresseurs ou de protection pour les révoltés. En cela, une présence de gauche au parlement pourrait permettre de préserver certains dispositifs juridiques de protection sociale. Mais il ne faut pas se leurrer, ce n’est pas la présence de la gauche dans l’appareil d’Etat qui permettra de réelles avancées sociales. S’ils ne sont pas coordonnés avec un mouvement social combatif, les gouvernements et les parlements resteront impuissants s’ils doivent faire face aux capitalistes. Si nous souhaitons des avancées réelles, il faudra dans la foulée des élections lancer un 3ème tour de lutte sociale !
votre commentaire -
Par pensée-critique le 30 Avril 2012 à 10:54
Une honte journalistique et intellectuelle au service d’une politique antisociale et xénophobe !
Suite aux 18% réalisés par le FN au premier tour de l’élection présidentielle, on a beaucoup parlé de ce parti, et surtout de ses électeurs. Sarkozy n’a cessé d’afficher de plus en plus ouvertement durant sa campagne une ligne nationaliste et identitaire. Après avoir fait silence radio à propos du Front National depuis le début de sa campagne, Hollande à bien vite reculé sur les seules propositions progressistes de son programme (tels que le vote des étrangers aux élection locales, ou le mariage homosexuel). On constate que les aspirants au pouvoir sont prêts aux pires compromissions pour s’attirer les belles grâces d’une frange de la population de plus en plus acquise aux thèses nationalistes et xénophobes de l’extrême droite. Et que dire de l’activité des médias dans leur ensemble ? Depuis que le FN a fait ses 18%, les journalistes, les politologues et les sociologues, ne parlent que de cette population néo-FNiste, qui depuis quelques mois semble tout à coup se découvrir et se sentir le besoin d’affirmer une identité, une culture, qui perçoit dans la différence une menace d’invasion et d’anéantissement. Les politiciens, les médias et les intellectuels sont ils bêtes au point de ne pas être capable de comprendre qu’en donnant autant d’importance au vote FN, qu’en ne parlant que de ses électeurs, ils ne font que renforcer son discours, sa légitimité, sa puissance ?
Donner la parole aux sans-voix !
Dans toute cette histoire, il est absolument incroyable et scandaleux de remarquer que la minorité d’électeurs du FN soit devenue la préoccupation principale de la classe politicienne, jusqu’a quasiment nier l’existence du reste de la population. Plus scandaleux encore est la compromission des médias dans l’hégémonie du FN. Le travail journalistique, qui est censé rechercher une certaine objectivité, notamment en observant la réalité à partir de points de vue différents et contradictoires, et en tentant de proposer une synthèse qui serait à même de rendre compte de cette diversité de positions, à été bradé au profit de l’événementiel, du sensationnel, du spectaculaire marchand. Personne, à aucun moment, n’a eu la présence d’esprit de se dire qu’il y avait des gens qui étaient directement concernés, visés, attaqués, menacés, par la montée du FN. Personne n’a jugé bon d’affirmer que ces gens comptaient dans la société, qu’ils avaient leur mot à dire. A travers l’instrumentalisation de l’histoire de la viande Hallal et l’affaire Mohamed Merah, c’est toute une partie de la société qui a été visée, conspuée. Ces affaires ont servi de prétexte au FN pour développer son argumentaire islamophobe, sur le thème de l’invasion barbare et la menace d’anéantissement culturel. On a assimilé l’ensemble des personnes issues de l’immigration et des personnes de confession musulmane à un cas particulier et exceptionnel que l’on a construit médiatiquement comme l’incarnation de la Barbarie. La moindre des choses, à ce moment là, aurait été de donner la parole à ces communautés musulmanes, de leur permettre de parler de leur présence en France, de leur vécu, de leur relation aux autres cultures. Leur communauté étant mise en cause dans cette affaire, il aurait été bon qu’ils soient les premiers à être sollicités pour en parler. Nous ne nous exprimerons donc pas à leur place. Nous ne nous leur attribuerons pas une parole qui n’est pas la leur. Nous dirons simplement que si nos sociétés étaient assez ouvertes, et nos journalistes assez intelligents pour permettre que ces échanges aient lieu, nous aurions peut-être évité toute cette résurgence de xénophobie et toute cette paranoïa sécuritaire. Nous aurions été capables de laisser le FN à la marge, de neutraliser sa montée en puissance. La xénophobie culturelle est un faux problème. Elle ne résoudra pas nos crises économiques et écologiques. A bas la xénophobie, le nationalisme et le patriotisme ! Vive la solidarité internationale, interethnique et interculturelle !
votre commentaire -
Par pensée-critique le 30 Avril 2012 à 10:45
Encore une fois, à défaut d’un travail d’investigation sérieuse, les médias sont tombés dans le piège de l’événementiel, du sensationnel, du prêt à penser. Au lieu d’analyser les motivations des électeurs, et de les mettre en lien avec le programme réel du FN, journalistes et analystes se sont contentés de répéter un discours sur la crise et le déclin de la gauche que nous connaissons déjà par cœur. A aucun moment ils n’ont interrogé les électeurs sur la compréhension qu’ils avaient du programme du FN et des conséquences que sa mise en application impliquerait. Si ce travail avait été fait, on aurait remarqué que les électeurs du FN ne connaissent pas vraiment, et ne comprennent encore moins, le programme du Front National et ses conséquences au niveau national et international. Ces électeurs se sont véritablement fait arnaquer ! Il sont tombés a pied joint dans le piège de la démagogie la plus ouverte !
Le programme économique du FN : réflexion sur les conséquences économiques et sociales d’une sortie de la zone Euro
Le FN s’appuie sur une critique assez juste des problèmes engendrés par le passage à l’Euro. Cependant, qu’a-t-il à proposer comme alternative ? Le Front National propose un retour au Franc sur une base de 1€=1F, ce qui veut dire que, dans l’immédiat, la situation resterait la même, le pouvoir d’achat des gens n’augmenterait pas. De plus, pour que les entreprises Françaises puissent s’en sortir dans le cadre d’une compétition internationale ou la France serait alors isolée de ses partenaires européens, le Front National propose une dévaluation de 25% de l’hypothétique nouveau Franc. Ce qui voudrait dire qu’a ce stade, 1€=0.75F. Les exportations seraient alors moins chères, mais les produits importés deviendraient plus chers. Or la majorité des produits que nous consommons aujourd’hui sont des produits d’importation, directe (ils viennent de l’étranger) ou indirecte (ils sont assemblés en France, mais les composantes sont produites à l’étranger). Il en va de même pour la production industrielle. Le « Produire Français » est une arnaque. La France ne possède pas les ressources et les matières premières pour avoir une production autonome. Par exemple, une auto en France, est produite à partir de matières premières que l’on ne trouve qu’a l’étranger, et de nombreuses pièces également produites à l’étranger. A court terme, les consommateurs verront le prix des produits du quotidien augmenter de 25% pour la production directement importée, et d’un pourcentage variable en fonction du nombre de pièces importées, pour les productions d’importation directe. Il s’agit là clairement d’une politique d’austérité. Le coût de la vie va augmenter tandis que les salaires n’augmenteront pas. Ils n’augmenteront pas, car, pour augmenter, il faudrait que les entreprises, soumises de manière encore plus intense à la concurrence internationale, produisent massivement pour exporter massivement. Il faudrait, pour trouver des marchés où vendre la production, se mettre en concurrence avec des entreprises qui vendent à bas coût car la main d’œuvre sous payée. Il y a ainsi de grands risques que les salaires des Français diminuent tandis que le coût de la vie continuer d’augmenter. Une sortie de l’Euro dans les conditions dans lesquelles l’envisage le FN serait donc dramatique pour les salariés.
De plus, une sortie de l’Euro serait perçue par les partenaires européens comme une forme de défiance. Il y a alors deux risques majeurs. Soit un risque que les marchés financiers s’affolent, et que l’Europe entière entre dans une phase de récession encore plus accrue, soit que la France se retrouve face à un blocus économique qui la mettrait dans de grosses difficultés en matière d’import/export. Encore une fois, les salariés verraient leurs revenus et leur pouvoir d’achat diminuer. Pour ne pas voir leur pouvoir d’achat diminuer, les salariés seraient contraints de travailler beaucoup plus, mais ils ne gagneraient pas plus que ce qu’ils gagnent aujourd’hui.
Pour conclure, L’étude des conséquences que provoquerait une sortie de l’Euro, selon les modalités envisages par le FN, permet donc de comprendre que, loin de rendre la situation des salariés plus vivable, ce programme économique s’inscrit au contraire dans la continuité des politiques d’austérité menées actuellement au niveau européen. Il est prévisible que la mise en place de politiques protectionnistes ne sera pas sans provoquer des réactions similaires au niveau de l’Europe, et même au niveau mondial. Ainsi, le prix des importations augmentera, tandis que le prix des exportations sera revu à la baisse. Nous assisteront à une augmentation des prix, une diminution du coût du travail et une diminution du pouvoir d’achat.
Le programme (anti-)social du FN
Ces mesures économiques s’accompagnent, dans le programme du FN, d’une véritable entreprise de casse sociale, notamment en ce qui concerne le code du travail et du syndicalisme. Le FN est favorable à la diminution des cotisations patronales, qui servent notamment à financer le système de santé et de protection sociale, qu’il considère comme des charges.
Il est aussi favorable à l’interdiction du droit de grève, et au replacement des unités syndicales organisées nationalement par des syndicats organisés par branches. Il ne s’agit là qu’une pirouette sémantique pour parler de rétablissement des corporations ! Cette casse du syndicalisme, qui s’inscrit dans la lignée des politiques néolibérales en Europe, est lourde de conséquences. Elle donnera plus de pouvoir aux grosses centrales syndicales, celles des collaborateurs qui s’empressent de négocier des miettes avec les gouvernements et ne font que contribuer à la dégradation généralisée des conditions de travail. Ce sera le renforcement du carriérisme syndical corrompu, et la fin du syndicalisme combatif, du syndicalisme qui a pu arracher de véritables avancées sociales. Autre conséquence : les conditions de travail, le temps, les cadences, seront négociées par branches, et il sera impossible de faire appel à une solidarité interprofessionnelle des travailleurs.
Il se créera de véritables inégalités de conditions de vie entre les travailleurs des secteurs « productifs » et ceux des secteurs « improductifs », tout ceci allant dans le sens la précarisation des travailleurs. Ils seront soumis, seuls dans leurs secteurs d’activité, à des conditions de travail de plus en plus difficiles, un temps de travail plus important, des cadences plus intensives. Ils ne seront pas à l’abri des plans de licenciements massifs en cas de « manque de rentabilité » de leur secteur d’activité.
Il est aussi intéressant d’analyser les positions du FN en ce qui concerne la question des retraites. Avant le mouvement des grèves de 2010, le FN était favorable à un report de l’age à la retraite à 65 ans, avec possibilité pour ceux qui le désirent de travailler davantage, et à une retraite allégée compensée par des compléments retraites par capitalisation. Ce qui signifie, d’une part, que les gens seront contraints de travailler au-delà de l’age légal de la retraite pour avoir des conditions de vie décentes face à la montée des prix en période de récession. D’autre part, cela signifie que les plus âgés se retrouveront en concurrence avec une large partie de la jeunesse. On imposera aux plus âgés des rythmes qu’ils ne peuvent pas tenir. L’ « assouplissement du code du travail » permettra de les licencier plus facilement s’ils ne sont pas capable de soutenir des cadences intensives. Pour les plus jeunes, ce sera l’entée dans le monde du travail qui sera retardée, ainsi que leur age de départ à la retraite.
Il est fort à parier que la révision du programme du FN sur la question des retraites ne s’inscrit que dans la logique d’une démagogie électoraliste. N’oublions pas que le FN était fort hostile au mouvement de grève de 2010 contre les retraites, et qualifiait les bloqueurs de raffineries de « terroristes » ou de « preneurs d’otages ». De plus, hormis le rabaissement de l’age de départ légal de 65 à 60 ans, le programme du FN reste inchangé concernant la question du système des retraites. Le FN maintient sa volonté de développer le système par capitalisation, ainsi que la possibilité de travailler au-delà de l’age de départ légal. Il préfère développer la concurrence intergénérationnelle à la solidarité intergénérationnelle.
Politique d’immigration : problèmes diplomatiques et risque économique
Le Front National estime que le nombre de chômeurs correspond au nombre d’étrangers en France. Par conséquent, la solution au problème de l’emploi en France résiderait dans le renvoi des étrangers dans leurs pays d’origine, et pour aller plus loin encore, dans la destitution de la nationalité de certaines personnes d’origine étrangère, ayant été régularisées, ou étant nées en France.
Ce type d’argument rationalise technicien est assez mal venu de la part d’un parti qui a si longtemps critiqué la technocratie. Le FN serait-il entrain de devenir ce qu’il a combattu à mesure qu’il s’approche du pouvoir ? Oui et non. Oui dans la mesure ou sa structure discursive se modifie, devenant plus logicienne, reposant moins sur des valeurs. Non, car le FN est à la base un parti raciste, ou si l’on préfère xénophobe. Il n’a pas véritablement changé, mais a trouvé dans la structure logicienne du capitalisme technocratique en crise les arguments pour policer son discours et le faire apparaître comme relevant du bon sens. Dans ce cas, c’est ici sur ce plan, et non sur celui de la xénophobie culturelle, que nous mettrons en question le discours du FN.
La politique que prévoit le FN en matière d’immigration représente, sur de nombreux plans, une violation des « Droits de l’Homme », de la Constitution Française, et de nombreux traités internationaux. Le FN prévoit en effet de réduire le nombre d’entée sur le territoire de 200 000 à 10 000. Il s’agit d’une mesure inapplicable. Parmi les 200 000 entées, Il y a 70 000 étudiants, 40 000 conjoints de Français, 25 000 personnes dans le cadre de regroupements familiaux. Le FN propose, entre autres, de supprimer les regroupements familiaux, et d’expulser les couples mixtes. Or ces mesures sont en contradiction directe avec les « Droits de l’Homme », les accords de Schengen, et vont à l’encontre de la constitution européenne sur les droits fondamentaux concernant la liberté de circulation des citoyens Européens. Si le FN décidait de mettre en application son programme, la France devrait faire face à de nombreuses sanctions juridiques, politiques et économiques de la part des autres pays européens et des organismes internationaux. Encore une fois, la France se retrouverait face à un blocus économique. Ce ne serait pas les riches, mais les travailleurs moyens et précaires, qui paieraient la facture au prix de leurs conditions de vie.
Programme militaire et sécuritaire du FN : vers une logique de guerre ?
Le pire est a envisager si l’on met en relation les politiques économiques et sociales du FN avec sa politique en matière de sécurité et d’armement. Pour résumer, le FN prévoyait dans son programme la généralisation de la vidéosurveillance, la reconstitution des effectifs de la police et de la gendarmerie, la présomption d’innocence pour les forces de l’ordre usant de la force dans l’exercice de leur fonction, le maintien de la capacité de dissuasion nucléaire de la France, la reconstitution des filières militaires de l’armement, l’augmentation du budget de la Défense nationale en vue de la modernisation des équipements, du renforcement de la flotte de guerre avec notamment la construction de second porte-avion, ainsi que l’organisation d'une garde nationale de 50 000 réservistes hommes et femmes, rapidement mobilisable, sur l'ensemble du territoire.
Mettons un peu en relation cette logique de renforcement policier et militaire avec la logique d’ensemble du programme que nous venons d’analyser. Nous avons précédemment analysé le fait que les politiques économiques et sociales du FN, la sortie de l’Euro, les mesures protectionnistes entre autre, allaient dans le sens d’une politique d’austérité, d’une baisse du pourvoit d’achat, du renforcement de la dureté des conditions de travail, de la concurrence interprofessionnelle et intergénérationnelle, de l’isolement des travailleurs par la destruction du syndicalisme et l’interdiction du droit de grève, la retraite par semi-capitalisation, la possibilité de travailler après les 40 ou 42 annuités de cotisation, et la diminution de la protection sociale.
Tout ceci entraînera une crise économique et sociale encore plus profonde, et contribuera à rendre la population de plus vulnérable, malheureuse, désespérée et révoltée, prête à n’importe quoi pour que les choses changent. Le gouvernement FN, disposerait d’une force armée conséquente, n’aurait aucune difficulté à écraser toute potentialité révolte et de guerre civile. Il lui serait alors aisé d’obtenir le consentement de la population et de la mobiliser pour entrer dans une logique de guerre impérialiste et même de guerre tout court. Voilà qui nous ramène à la situation de certains payés d’Europe il y a quasiment un siècle !
votre commentaire -
Par pensée-critique le 21 Avril 2012 à 11:04
Nous avons décidé de soutenir la candidature Philippe Poutou, porte parole du Nouveau Parti Anticapitaliste pour le premier tour des présidentielles. Il y a plusieurs raisons à cela. Les positions que développe le NPA sont similaires aux notes sur de nombreux points.
Tout d'abord, nous soutenons le NPA parce qu'il est absolument nécessaire et urgent, si nous shouhaitons qu'il y ait un avenir possible pour nous et pour les générations futures, de sortir du capitalisme et de mettre en place un nouveau modèle de production, plus respectueux de la santé des hommes et de la nature. Parce qu'il est absolument nécessaire d'en finir avec les politiques sécuritaires et répressives, avec la xénophobie, la misogynie, et la misanthropie en général.
Ensuite, parce que nous savons pertinemment que le pouvoir aujourd’hui, ne se situe pas au niveau de l’Etat, mais dans les rapports de force inhérents aux conflits présents dans la société, et particulièrement au niveau de la sphère économique. Ainsi, sans une inversion de ce rapport de force, sans le consentement et l’implication active dans les luttes sociales d’une large partie de la population, aucun programme de gauche n’a de chance d’être mis en application. Ceux qui s’empareront de l’Etat se retrouveront soit à servir une politique au service des riches, soit dans l’impuissance de mener une politique de gauche. C'est en cela par exemple, que le Front de Gauche, même crédité de 15 à 18% d'intentions de vote, demeure une impasse. Mélenchon a beau exposer un programme de réformes radicales intéressant, il semble néanmoins muet à la fois sur les moyens de mettre en application ce programme, de faire accepter aux classes dominantes de s’y soumettre, ainsi que sur la question de la capacité du mouvement social actuel à peser dans le rapport de force qui l’oppose au monde de l’industrie et de la finance. Le simulacre de prise de la bastille est au combien symbolique! La bastille est un lieu vide, sans pouvoir, tout comme l’Etat. Pour symboliser une véritable prise du pouvoir, il aurait été au combien plus significatif d’occuper le siège du MEDEF. Ce ne fut pas le cas, preuve que le Front de Gauche s'attaque à des leurres et nous baigne dans l'illusion qu'une intervention providentielle de quelques gestionnaires généreux suffirait à améliorer les choses. Nous pensons ainsi au contraire que ce changement ne pourra venir que des gens eux-mêmes.
Ensuite, parce que les conceptions du NPA, en ce qui concerne la démocratie, sont très proches des nôtres. Le NPA souhaite en effet supprimer la fonction présidentielle et développer des modes de participation plus directes à la décision. Nous nous accordons totalement avec cette position. Le « président de la république » n’est qu’un symbole, un fétiche. Il est similaire à ces petites statuettes auxquelles les sociétés primitives conféraient des propriétés magiques. Il s’agit d’une figure « charismatique » sur laquelle on projette des caractéristiques exceptionnelles : compétence dans la compréhension globale de la société, et capacité de décision sage et rationnelle. Dans la réalité, de telles figures n’existent pas. Si un président se retrouvait à dialoguer seul face à un ensemble de personnes compétentes dans les domaines de l’économie, du social, des technologies, de l’environnement, de la culture, de la philosophie ou de la géopolitique, il se retrouverait très vite désarmé en matière d’argumentaire. Le président, c’est un appareil, un dispositif. Derrière le fétiche se dissimule tout un ensemble de cabinets d’experts en tout genre qui ont pour tache d’élaborer des discours et des plans d’action en fonction de systèmes d’intérêts prédéterminés, mais aussi un ensemble de lobbies, de systèmes d’intérêts symboliques et surtout financiers. Le « président de la république » n’est de surcroît qu’une marchandise fétiche. Le candidat à la présidentielle est d’abord une marchandise qu’il faut vendre ! Relookage, travail du style de discours, de l’attitude en public, mobilisation des réseaux médiatiques, boites de communication sont mis à contribution pour permettre la séduction d’un électorat. Plutôt que de s’adresser à l’intelligence des gens, la campagne présidentielle ressemble plus à une série de campagnes publicitaires de différentes marques désirant obtenir des parts de marchés. Pour cela, on présente des types conformistes, des bourgeois en costards, avec de « prestigieux dipôles », des capacités à blablater pendant des heures dans un langage technocratique mêlé à de grands discours sur la France, la république, la liberté, l’égalité la solidarité, tandis qu’ils ne font que les trahir lorsqu’ils sont au pouvoir. Le NPA a le mérite de ne pas tomber dans ce piège. Philippe Poutou n’est pas un de ces politicards professionnels et carriéristes, il est même loin de ce modèle. Il ne souhaite pas gouverner. C’est nous tous, collectivement, qui devons gouverner. Le NPA ne présente un candidat que pour pouvoir porter ce discours à une large échelle, plutôt que de prôner un abstentionnisme muet et archi-instrumentalisé, comme le font les courants anarchisants.
Nous soutenons également le NPA parce que son projet de société est Utopique. Non au sens qu’il serait irréalisable. Au contraire, il s’appuie sur des données scientifiques tout aussi, voire bien plus fiables que celles des autres partis. En ce sens, son projet est Historique. Mais il est aussi Utopique au sens d’une capacité à se sortir du présent, de son immédiateté, de ses fausses évidences, d’une capacité de distanciation, d’abstraction, qui permet de stimuler l’imaginaire, de libérer la pensée critique et la créativité, et d’envisager l’éventualité d’autres possibles. En effet, une société sans perspectives de dépassement est une société où il n’y a plus ni volonté ni espérance. Le projet du NPA, au contraire, représente une perspective d’espoir et une possibilité pour la volonté d’entrer de nouveau en action.
Enfin, nous soutenons la candidature du NPA pour l’humour et l’esprit de dérision dont Philippe Poutou et ses camarades ont fait preuve durant la campagne. Combien de fois avons-nous été morts de rire en regardant ses clips de campagnes, ses interview, ses interventions sur les plateaux TV, ou en écoutant ses meetings !!! Or le rire, on le sait, permet d’être en meilleure santé et augmente l’espérance de vie ! De plus, le rire, l’humour, la dérision, n’empêchent absolument pas de tenir des propos sérieux. Il est absolument nécessaire de contrebalancer l’apparent esprit de sérieux et l’attitude austère des professionnels qui se foutent de nous et doivent bien se marrer en coulisses quant ils entendent que des millions de personnes ont avalés leurs salades ! Il est tout aussi nécessaire d’apporter une autre tonalité que celle des enragés qui tiennent des propos haineux ! La tonalité d’un discours, c’est aussi la tonalité d’une politique et d’une société. Nous ne voulons pas d’une politique et d’une société austère ou haineuse. Nous voulons d’une société joyeuse, d’une politique de la joie !
Pour dégager sarkozy et préparer une opposition de gauche à Hollande ! Pour une révolution sociale écologique et libertaire ! Pour une société joyeuse et une politique de la joie ! Pour un 3ème tour de lutte sociale !
Soutien au NPA et à Philippe Poutou !
votre commentaire -
Par pensée-critique le 11 Mars 2012 à 08:39
Dans cet article consacré aux élections présidentielles de 2012, nous nous concentrerons sur les partis qui développent selon nous des postures véritablement spécifiques.
La première partie de notre analyse sera consacrée aux droites, et se concentrera sur les trois partis principaux que sont l’UMP, le FN et le MoDem.
La seconde partie sera consacrée aux gauches et parlera tout d’abord du PS, même si nous avons hésité longuement sur le fait de les inclure dans la partie consacrée aux gauches. Nous parlerons également des Verts, du Front de Gauche, de Lutte Ouvrière, et enfin du NPA.
Nous n’accorderons ainsi que peu d’importance à des partis comme « République Solidaire » de Dominique de Villepin (intermédiaire entre l’UMP et le MoDem), « Debout la République » de Dupont-Aignan (intermédiaire entre le FN et l’UMP), « CAP 21 » de Corinne Lepage (simple programme écologique pouvant servir de porte de sortie à n’importe quel parti de droite à l’avenir), « Solidarité et Progrès », le parti extra-terrestre de Cheminade, ou encore « Blanc c’est exprimé ! », de Gérard Gautier, auquel nous consacrerons tout de même quelques lignes pour féliciter l’originalité de sa démarche, tout en mettant en avant sa limite. Nous parlerons de ces partis dans la troisième partie, intitulée « oubliettes ».
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique